L’Archange – Lyon 8ème, Rhône

Programme : construction de 23 logements en accession sociale et un local commercial répartis sur deux bâtiments sur la ZAC Mermoz
Maître d’ouvrage : Semcoda
Architecte et économiste : l’Atelier 127
Bureau d’études structure, fluides et HQE : Synapse Construction
Surface : 1 568 m² SDP / 1 402 m² SHAB
Coût : 2 616 000 € HT
État : lauréat concours 2014 – livré en 2018
Approche HQE : cible 1 : relation harmonieuse avec l’environnement / cible 4 : gestion de l’énergie / cible 8 : confort hygrothermique / cible 10 : confort visuel…
Label énergétique : Référentiel habitat durable
Photographies : © Renaud Araud

Tête de pont de la ZAC Mermoz, à Lyon 8ème, sur l’avenue Jean-Mermoz, à l’angle de la nouvelle rue Latarjet, cette résidence comprendra 23 logements en accession social et un local commercial. La volumétrie du projet prévoit la construction de deux bâtiments : un immeuble en R+4 + double attique à l’angle de l’avenue Jean-Mermoz et de la rue Latarjet, au sud du tènement ; et un second, en R+4, marquant l’intersection de la promenade piéton est-ouest avec la rue Latarjet, au nord. Cet épannelage des volumes permet d’accompagner la transition entre l’avenue Mermoz et le nouveau quartier.

La composition et l’organisation interne des volumes mis en place prennent en compte le positionnement urbain des bâtiments. Les locaux positionnés au rez-de-chaussée, le long des voies permettent la composition d’un socle lumineux, vivant et ouvert sur l’extérieur. Ces espaces, fortement vitrés, sont conçus pour faciliter au maximum les vues traversantes vers le jardin, intégrant la végétation à l’espace public.

Les étages, plus fermés, sont occupés par les logements. Travaillés pour offrir une compacité thermiquement intéressante, ils sont organisés pour optimiser les orientations. Grâce à l’organisation projetée, 100% des logements sont bi-orientés à minima. Les balcons, prolongement extérieur des espaces de vie, sont positionnés sur les angles, permettant d’offrir des vues et orientations multiples. Ils sont prioritairement disposés sur les façades sud et ouest, protégeant ainsi les logements de deux nuisances : les surchauffes dues à l’ensoleillement des orientations sud et ouest, en créant des protections solaires en avant des ouvertures ; et les nuisances sonores provenant des voies de circulation, la dalle masquant le bruit provenant des véhicules.

Ce positionnement sur les angles offre également l’avantage de marquer l’espace urbain. Les balcons animent l’angle de la rue et, par un jeu de couleur et de projection, deviennent repères. Les jeux de boîtes mis en place permettent d’inscrire les bâtiments dans une cohérence architecturale au niveau de l’îlot, en répondant aux boîtes de loggia des parcelles voisines.

La diversité formelle, obtenue par les jeux de projection de boîtes, prend en compte deux contraintes : urbanistique, à travers le respect des surplombs autorisés en profondeur et hauteur (aucun débord en dessous de 4m) ; et technique, à travers la conception de balcons superposés, la diversité étant créée par les murs des pare-vues et des celliers extérieurs.

La colorimétrie du projet, relativement simple, intemporelle et élégante prend également en compte le contexte de l’opération. La façade réalisée dans un enduit minéral blanc reprend les teintes dominantes des immeubles environnants. Cette touche claire est rehaussée par un enduit de teinte verte naturelle permettant de marquer l’espace urbain, de dynamiser la ZAC par l’introduction d’une couleur. Les garde-corps en verre dépoli sont étudiés pour laisser passer la lumière vers les logements tout en privatisant suffisamment les balcons pour éviter l’apparition de canisses. Le cadre des garde-corps, ainsi que les menuiseries aluminium du rez-de-chaussée, les clôtures en limite de propriété et le portail d’accès seront réalisés en métal laqué gris « terre d’ombre ». Le choix de cette teinte, combiné avec le verre fortement présent au rez-de-chaussée, permettent de détacher les volumes en étage du sol. Les fenêtres situées dans les étages seront en bois.

Le stationnement, accessible depuis le nord du tènement, sera organisé sur deux niveaux de sous-sol. Ainsi, une bande de pleine terre est libérée au cœur de l’îlot, permettant la gestion des eaux pluviales et la plantation d’arbres hautes tiges limitant les vis-à-vis entre immeubles.

L’espace vert et son traitement revêt une importance capitale pour le quartier. Ouvert sur l’avenue Jean-Mermoz, offrant une transparence en cœur d’îlot, il participe à la composition urbaine. A cheval sur deux parcelles différentes, il doit recevoir un projet qualitatif. Animé par un jeu de buttes et de noues, il est planté d’arbres hautes tiges en partie centrale. Cet espace collectif est traversé par une passerelle reliant les deux bâtiments par leur faille. Cette passerelle, prolongée dans la faille du lot 22, devient espace de dessertes des locaux vélos et poubelles en se transformant en quai. Ce mouvement est accompagné par la végétation, débordant dans la faille au pied du bâtiment B, marquant une marge de recul vis-à-vis du logement du rez-de-chaussée, prolongeant l’espace vert dans la rue.

Les espèces plantées dans le jardin seront choisies en fonction de leur besoin en ensoleillement et en eau, mais également pour offrir une diversité de floraison au cours des saisons, animant le jardin et le faisant varier tout au long de l’année. Grande prairie permettant des usages multiples, elle est marquée par des arbres de grande hauteur, des haies d’arbustes variés séparant le collectif du privatif et/ou des couvres-sol marquant les pieds de façade.

Le projet présenté répond à la fois au programme du Maître d’Ouvrage et au cahier des prescriptions de la ZAC Mermoz Nord : respect d’objectifs environnementaux ambitieux, tout en limitant les coûts d’entretien du bâtiment, grâce à la mise en place de dispositifs simples. Au-delà de la réponse technique, l’immeuble propose également une esthétique contemporaine s’inscrivant pleinement dans le nouveau quartier.